La ronda de Sudamérica

- on va doucement mais on avance -

Coroico - Cinéma et montagne

avril 122018

Nous voilà repartis dans l'autre sens sur la route de la mort, sans encombres cette fois. Nous descendons de notre bus à Yolosita, vers 4 heures du matin, avant de prendre un minibus pour Coroico, petit village de montagne.

Nous ne le savions pas mais nous tombons bien, un festival de cinéma gratuit à lieu ce week-end là et a pour thème les droits de l'homme. Nous passons donc notre 1ère soirée devant un drap blanc sous un préau avec des popcorn fraîchement cuits.

Après un bon petit déjeuner typique (beignet et api, boisson chaude à base de maïs violet, cannelle et clou de girofle) nous partons gravir l'Uchumachi accompagnés de Leika, petite chienne du village qui veille sur nous comme un chien de berger. La vue est splendide tout au long du chemin mais le sommet est envahi de végétation, nous ne voyons pas grand chose aux alentours.

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Le soir nous profitons d'une nouvelle séance ciné avec le film Las Elegidas qui suit un court métrage sur les tibnis, communauté vivant dans la forêt amazonienne en danger face à la déforestation massive en faveur de la coca. Un autre court métrage animé (Abuela Grillo) très bien fait précède le long métrage.

Le lendemain, nous continuons l'exploration des environs avec une promenade vers les 3 cascades : plutôt que la piste, nous choisissons un sentier à flanc de colline et tombons sur une grille fermée qui nous empêche de poursuivre... plutôt insolite !

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Il nous faut alors descendre sur la piste pour continuer notre route. Les 2 principales cascades ont été bétonisées pour y construire des bassins permettant la baignade, dommage.

Pour notre dernière journée on choisit de descendre dans la vallée à la recherche de bassins naturels cette fois. Pendant la balade on profite toujours d'une vue incroyable sur la vallée et les collines qui nous encerclent mais aussi de cafeiers, orangers, mandariniers et bananiers plus ou moins sauvages.

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Coroico a été une belle étape pendant laquelle nous avons même pu déguster une fondue, à base de fromages argentins mais qui nous a ravie quand même !

Rurrenabaque - Découverte de l'Amazonie

avril 072018

Après quelques jours à La Paz nous voilà partis pour Rurrenabaque, aux portes de l'Amazonie et à l'extremité des Andes. S'y rendre implique un trajet d'une quinzaine d'heures dont une partie sur le tronçon de la route de la mort encore ouvert au trafic. Le départ est un peu chaotique : le bus crache une fumée noire épaisse et peine dès les premières montées à la sortie de la ville. Nous sommes 7 «gringos» tous assis du même côté du bus qui s'avérera être le côté du ravin !
Nous arrivons à la tombée de la nuit sur la route de la mort et profitons d'abord calmement du panorama plus qu'impressionnant. La pratique est de rouler à gauche sur cette route, on profite donc également de la vue au fin fond du ravin. Puis viennent les manœuvres périlleuses... La première est une simple marche arrière en ligne droite afin de laisser passer un flot de voitures, il est impossible que 2 véhicules se croisent ici, pendant quand même une bonne vingtaine de minutes. Enfin on nous fait signe que la voie est libre pour enrayer le prochain virage, sauf qu'on se retrouve capot à capot avec un autre bus. Rien ne se passe pendant quelques minutes, on se demande s'ils font une bataille de regards pour savoir lequel va plier et laisser passer l'autre, finalement notre chauffeur se decide à manoeuvrer pour laisser passer l'autre bus. La marche arrière est bien plus périlleuse, nous descendons tous du bus, locaux en premier, pour voir les roues arrières du bus s'arrêter à moins d'un mètre du ravin. Le souffle coupé, nous décidons tous de marcher quelques mètres afin de laisser ce passage derrière nous. Sacrée frayeur quand même !

La pause dîner a lieu un peu plus loin et passe de 30mn à 2 heures d'attente... Nous finissons par repartir et arrivons en approche de Rurrenabaque vers 7h le lendemain lorsque le bus s'arrête. On se retrouve dans une file de voitures et camions à l'arrêt à une vingtaine de km de notre destination. Le pont permettant d'accéder à la ville a bougé suite à de fortes précipitations et ne peut être emprunté. Nous le passons donc à pieds avec nos affaires et embarquons dans un autre bus qui cette fois nous emmènera à destination. Les courageux partent en excursion dans la foulée, nous nous offrons 2 bonnes journées de repos avant notre excursion de 3 jours dans la pampa. La chaleur est tropicale et autant dire que ça nous change après l'altitude de La Paz.

Le jour du départ arrive et nous voilà en route pour 2 heures de piste jusqu'au lieu de rendez vous. Pour notre plus grande surprise on croise déjà des petits alligators, des oiseaux jamais vus et des capybaras en famille, sorte de ragondins géants. On entre ensuite dans la réserve Madidi qui abriterait l'une des plus grandes biodiversité du monde. Comme nous sommes juste après la saison des pluies, nous verrons moins d'animaux que lorsqu'il y a moins d'eau dans et autour du Béni. On embarque ensuite sur une pirogue qui nous emmène sur le Béni jusqu'à notre lodge. En chemin on croise des capucins et beaucoup d'oiseaux dont des Hoazins huppés seuls ou en famille.

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Une fois arrivés, nous faisons rapidement connaissance avec les 2 résidents quasi permanents du lodge, 2 énormes crocodiles qui passent leur temps à se narguer.

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En fin d'après midi nous repartons en pirogue pour assister au coucher du soleil, rencontrer les hordes de touristes qui font le même tour que nous et nourrir les milliers de moustiques qui nous attendaient patiemment. Le chemin du retour se fait à la frontale afin de repérer les nombreux alligators cachés dans la végétation, ou plutôt leurs yeux qui brillent à notre lumière.

La matinée suivante est consacrée à la chasse à l'anaconda, chaussés de bottes et de l'eau jusqu'aux cuisses. Il est apparemment peu probable qu'on en trouve un même si l'un des guide finit par nous montrer un espèce de vers de terre géant qui est en fait un bébé anaconda.

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Une dégustation de vers de sorte de noix de coco s'improvise aussi pour le goûter.

L'après midi est consacré à la pêche aux piranhas qui se transforme en sorte de match entre français (nous sommes 3 dans le groupe), espagnols et suédois puisque nous sommes les derniers à avoir une prise pendant que le guide, notamment, en attrape 5 (et accessoirement une tortue). Nous rentrons quand même avec la plus belle brochette du lodge que nous mangeons le soir.

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La dernière matinée nous partons nager avec les dauphins roses qu'il ne faut pas brusquer car ils mordent et qui nous protègent des alligators... expérience plutôt drôle.

La Paz - Capitale haute en couleurs

mars 312018

Après quelques jours à Cochabamba, nous voilà partis pour La Paz. Nous avons hésité à nous y arrêter car les grandes villes nous lassent assez vite mais c'est sans aucun regret que nous la découvrons.

Dans le bus, nous avons la joie d'écouter un commercial vanter les vertus de son produit qui nettoie les intestins et le colon. Sans rentrer dans les détails dont il ne nous a pas épargnés, nous hésitons entre ennui et fou rire toute la demi heure que dure son récit. Il trouve néanmoins des acheteurs et nous pourrons comparer avec les dires de ses concurrents qu'on croisera dans d'autres bus.

Nous commençons par découvrir la ville depuis le mirador de la Plaza Monticulo situé dans le quartier Sopocachi. La magie de cette ville se révèle immédiatement : la ville est construite dans une cuvette et sur ses pentes sans laisser, semble-t'il, aucun espace vide.

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Les 7 lignes de téléphérique survolent silencieusement la ville et les volcans et montagnes enneigés surplombent le tout, comme une protection naturelle pour cette ville qui semble parfaitement calée dans cet environnement alors que c'est elle qui en a pris possession. Nous choisissons de tester la ligne blanche, inaugurée quelques jours plus tôt, pour prendre de la hauteur. Elle suit l'une des avenues principales de la ville et nous permet d'apprécier celle-ci sous un autre angle.

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C'est un moyen de locomotion plutôt agréable mais nous ne savons pas s'il désengorge réellement les rues des bus et voitures car La Paz reste très polluée...

Une fois redescendus en déambulant dans les ruelles, nous continuons notre visite par la Plaza Murillo sur laquelle se dresse le Palacio del Gobernio, Palacio Legislativo et la Cathédrale. Jusqu'en 1825, les Indiens n'avaient pas le droit d'entrer dans ce quartier et ils n'osaient toujours pas vraiment y passer jusqu'à l'élection de Morales. Nous notons aussi que l'horloge du Parlement tourne dans le sens inverse au notre depuis juillet 2014 : par ce geste, Morales a souhaité contrer symboliquement l'hégémonie et les normes imposées par les pays du Nord sur les pays du Sud.

La journée se poursuit au marché des sorcières sur lequel sont vendus toutes sortes de potions, objets et remèdes pour les rituels sacrés, traditions ou médecine. Nous y découvrons notamment une multitude d'herbes et plantes, crèmes ou potions, foetus de lama de toute taille. Nous finissons la journée au musée de la coca qui retrace l'histoire de cette plante, de son mode de culture, à son utilisation au quotidien ou pour des traditions ou rituels, ses vertus et jusqu'à la fabrication de la cocaïne. On apprend que mâcher de la coca a été interdit à plusieurs reprises (d'abord par les colons espagnols jusqu'à ce qu'ils se rendent compte que les natifs résistaient mieux à la fatigue grâce à elle) car cette pratique était à l'origine de tous les maux et considérée comme une drogue avant même que soit découvert le procédé chimique de transformation en cocaïne. La feuille de coca a de nombreuses vertus et est utilisée aujourd'hui dans des médicaments notamment antidouleur. À noter que le vin mariani, crée par un Corse en 1863, contenait de la cocaïne. Il a fait fureur et a été adoubé par le Pape Léon XIII. C'est à partir de cette recette, en ôtant l'alcool et la cocaïne que Pemberton, pharmacien américain, a créé le coca cola. Toute une partie du musée est aussi consacrée à la guerre contre la cocaïne : la Bolivie reste l'un des principaux producteurs, la forêt est rasée petit à petit pour produire toujours plus de feuilles de coca dont les quotas seraient revus continuellement à la hausse par Morales.

Nous poursuivons notre moment musée en enchaînant, le lendemain, le pack 4 musées : musée des coutumes, musée du littoral bolivien, musée des métaux précieux et musée «Casa de Murillo» (acteur de l'indépendance bolivienne).
Le premier musée nous présente à nouveau Ekeko, dieu à qui l'on remet ses désirs en miniatures le 24 janvier pour la fête de Alasita (cf article sur Sucre). Une autre salle est consacrée à des représentations miniatures de bâtiments réalisées dans le cadre de cette même fête. Les détails sont impressionnants de finesse. D'autres salles sont consacrées à la vie quotidienne, aux traditions et aux moments historiques. Comme à notre habitude nous passons beaucoup de temps dans ce premier musée.

On enchaîne avec le musée du littoral bolivien, oui, ils en ont fait un musée !!! C'est dire l'importance donnée par tous à ce littoral perdu en 1879, même si on l'avait compris avec «el dia del mar» le 23 mars et le record du monde du drapeau le plus long du 10 mars. L'analyse du guide du routard à ce sujet est d'ailleurs intéressante : l'absence d'entrée maritime a peut être préservée le pays de l'immigration européenne ce qui lui aurait permis de conserver sa culture andine. Nous n'aurons que le temps de survoler ce musée (et de prendre des photos volées) puisqu'exceptionnellement, les 4 musées ferment à 16h... On ne nous a bien sûr pas informé à l'entrée. Les Boliviens pensent fermement que le Chili a pu se développer grâce aux ressources côtières comme le salpetre, le cuivre ou le guano (fiante d'oiseaux utilisée comme engrais). Sans entrer dans trop de détails, dés 1818, le Chili, indépendant, se sent vulnérable par rapport à l'alliance entre la Bolivie et le Pérou. En 1842, le président chilien manifeste ses intentions d'envahir la Bolivie et declare certains territoires propriété nationale. La Bolivie tente une issue diplomatique sans succès. L'armée chilienne intervient ensuite sur le territoire bolivien en 1848 et 1857. La situation économique de la Bolivie s'enlise en 1877 et 1878, elle vit en effet des inondations à l'est et une importante sécheresse à l'ouest, l'armée est démobilisée pour réaliser des économies ce qui sera fatal lors de la guerre du Pacifique en 1879. Par ailleurs, remettant en cause un accord antérieur, le président bolivien augmente les impôts des étrangers exploitant les ressources internes ce qui donne l'excuse de l'invasion du Chili. L'armée chilienne écrase l'armée bolivienne qui signe la paix, vaincue, en mars 1880 et y laisse donc son accès au littoral.

Notre dernière journée est consacrée à la passionnante découverte de la civilisation tiwanaku, à un peu plus d'une heure de La Paz. Certaines théories expliquent que les tiwanakus, dont l'âge d'or se situe entre le VIIIeme et le XIIeme siècles, seraient les 1ers ancêtres des Incas (XV-XVIeme) car certaines techniques sont semblables à celles retrouvées chez ces derniers. Cette civilisation savait traiter les métaux et avait de fines connaissances en maths, astronomie, ingénierie hydraulique et agronomie. Parmi les mystères qui entourent ce peuple, l'existence d'un port est relevée, ce qui signifierait que le lac Titicaca, aujourd'hui à 15km, arrivait jusque là. Mais cette théorie réfute les dates arrêtées car il faudrait remonter 10 000 ans en arrière pour trouver le lac à cet endroit.
Comme pour les Incas plus tard, la question du déplacement des énormes pierres sans existence de la roue se pose d'autant que plusieurs monolithes ont été découverts sur le site. Par ailleurs des blocs de pierre sont placés à différents endroits du site et sont percés de manière à reproduire l'oreille humaine : ils servaient de mégaphone.

La cité est composée de différents éléments :

  • un temple astronomique, Akapana, qui permettait de prévoir le moment de la plantation et de la récolte. C'est une pyramide à 7 plateformes qui dispose d'un canal hydraulique en partie sous terrain : l'eau de pluie était ainsi conservée et redirigée vers les champs cultivés. À son sommet on trouve un bassin en forme de croix andine, les étoiles s'y reflétaient ce qui en faisait un observatoire.

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  • le temple Kalasasaya lié à l'astronomie et au soleil. Avant chaque récolte une offrande ou un sacrifice y était réalisé. Lors des équinoxes, le soleil se lève exactement au centre de la porte d'entrée. Les murs qui délimitent ce temple sont d'une rectitude parfaite et le mur Est est légèrement incliné pour faire face au risque sismique. De manière générale les pierres les plus fragiles sont placées au nord et au sud car moins exposées aux intempéries à l'inverse des plus solides placées à l'est et à l'ouest. On y trouve également des monolithes : le monolithe de Fraile qui représente le religieux et le politique et le monolithe de Ponce qui représente certainement une personne de haut rang car il porte une coupe et un sceptre, ainsi qu'une bande qui lui cercle le crâne, signe de trépanation. Ce dernier est taillé de façon très détaillée et rappelle les statuts de l'île de Pâques. Les espagnols ont décapité certains monolithes et y ont gravé des symboles chrétiens. L'église du village étant construite avec les mêmes pierres, il est supposé que les espagnols se sont servis sur le site pour la construire. Par ailleurs ce temple est également construit sur la base des 4 points cardinaux : le soleil est parfaitement orienté sur les portes lors des équinoxes et solstices. On trouve la porte du soleil en son centre : le dieu viracocha, dieu du soleil y est représenté ainsi qu'un calendrier agricole basé sur la lune (28 jours et 13 mois).

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  • un temple semi sous terrain et ses 172 têtes anthropomorphes en roche volcanique. Ce lieu représente le monde sous terrain, le monde d'en dessous, où reposent les morts. Dans ce temple se trouve le monolithe Barbe (une barbe lui est taillée).

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  • le palais des sarcophages, Putuni, lieu d'inhumation des personnes importantes.

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Concernant les symboles, on retrouve souvent le chiffre 3 :

  • la croix andine représente l'univers avec le monde des hommes, des dieux et des morts, ou encore le ciel, le monde terrestre et l'inframonde. Ses 4 branches représentent également les points cardinaux ou les 4 éléments. On la retrouve également comme constellation dans le ciel de l'hémisphère sud.
  • les 3 archétypes sont continuellement représentés : le condor - communication avec les cieux et les esprits / le ciel, le puma - capacité à vaincre nos peurs / monde terrestre et le serpent - capacité à nous guérir / inframonde.
    La guide nous présente encore énormément de symboles et theories mais impossible de tout relater.

Vous l'avez compris, nous avons été passionnés par cette visite et cette civilisation. Pour l'anecdote, l'un des visiteurs prend énormément de note et dessine des croquis car il est en train de créer un jeu vidéo sur cette civilisation.

La Paz est une ville haute en couleurs, bruits, trafic routier et agitation, mais on s'y est bien plu même si quelques jours suffisent. Nous y avons croisé toutes sortes de vendeurs ambulants (balais, papier toilettes, fruits et légumes, lacets, ...) qui passent leur temps à hurler les promotions dans la rue et qu'on retrouve dans tout le pays. Les plus chanceux sont équipés d'une cassette audio qui tourne en boucle pour notre plus grand plaisir. On retrouve ce doux bruit dans les gares routières où chaque compagnie dispose d'employés qui crient les destinations sans jamais s'arrêter. Ces multiples destinations sont bien sûr au départ «ahorita» c'est à dire tout de suite sauf dans les faits puisque ça peut être 1 à 2 heures plus tard, quand le bus est plein !

Nous avons aussi croisé, ici et ailleurs, les jolies cholitas, femmes en tenue traditionnelle. La tenue peut différer légèrement d'une région à l'autre, difficile de faire une description complète et précise d'autant qu'il est délicat de les photographier. Chola ou Cholita désigne une femme bolivienne ayant une forte identification à la culture indigène. Ce terme vient de cholo (aux origines métissées) que les espagnols ont utilisé avec une connotation raciste. Aujourd'hui cholita, en plus de désigner ces femmes en tenue traditionnelle, s'utilise également pour une personne gentille. Souvent il s'agit des femmes vivant sur l'altiplano mais qu'on retrouve dans tout le pays. Elles portent un chapeau melon ou un haut de forme.

Le bombin ou chapeau melon a été importé d'Europe en 1920 par les ouvriers des chemins de fer et a fait fureur auprès des boliviens. Un chapelier passa alors une grande commande en Europe pour satisfaire la demande bolivienne mais, et là, 2 versions existent, les chapeaux livrés étaient marron au lieu de noir OU les chapeaux livrés étaient trop petits. Le chapelier du trouver un moyen d'écouler son stock et dit alors aux femmes que le port d'un tel chapeau était le comble de la mode féminine en Europe. Il fit fureur auprès des boliviennes.

Leur tenue est très sophistiquée et s'inspire des traditions andines : jupe et ses 3 à 7 jupons (qui ne leur donne pas une allure très affinée il faut le dire) et une pièce de tissu rectangulaire et colorée portée sur les épaules et couvrant le dos. Elles sont coiffées de 2 longues tresses qu'elles rejoignent entre elles à l'aide d'une attache à pompons tissée de couleurs différentes selon le lieu de vie. C'est donc une tenue très élégante.

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Cochabamba

mars 282018

Nous commençons par découvrir le quartier branché, Recoleta, un peu trop branché pour nous... les prix sont démesurés comparés à d'autres villes et la jeunesse bien habillée est de sortie dès 21h pour les boîtes de nuit géantes et les restaurants branchés côte à côte dans les rues.

On goûte quand même une petite bière artisanale qui ne ravit pas nos papilles et on opte pour la spécialité de la ville : le "Trancapecho" ou "bloque poitrine", sandwich composé de riz, viande hachée, frites et oeuf. Oui, on avait faim !

Le lendemain direction la Cancha, LE marché apparemment le plus grand de Bolivie. Malheureusement un certain nombres de stands sont fermés et notamment une grande partie de l'allée des offrandes (on ne voit pas d'oiseaux séchés ou de foetus de lama ...) et de l'artisanat. Mais il y a de quoi faire : instruments de musique, chaussures, vêtements, téléphones, des allées entières de bananes ou patates de toutes sortes, fruits et légumes, produits d'hygiène, cordonniers, couturiers, tissus, articles de fêtes, animaux vivants (poules, chiens, chats, rongeurs, oiseaux, poissons rouges, ...), jouets, viande parfois à même le sol, dvd, cd,... c'est comme un hypermarché géant, on y trouve de tout et même ce qu'on n'imagine pas mais on ne sait pas vraiment comment font les gens pour s'y retrouver.

Entre temps il s'est mis à pleuvoir des cordes, après un repas dans le comedor du marché (bonne soupe de cacahuètes !), on rentre s'abriter à l'hostel en traversant les rues déjà inondées.

Le soleil revient dès le lendemain. On commence par la visite du Couvent Santa Teresa, comme on en a déjà visité un à Potosi on hésite un peu mais finalement ça vaut le coup, le bâtiment est magnifique. Comme il est en travaux, on a le droit à une visite privée. Le mode de vie des soeurs etait le même qu'à Potosi, on s'en doute : pas de contacts avec l'extérieur, elles disposaient d'un grand potager et fabriquent toujours osties, bougies et pâtisseries. Elles ne sont plus que 12, assez âgées, et vivent dans un bâtiment construit pour elles le temps des travaux qui sont de grande ampleur et financés par les Etats Unis. Lors de sa conception, le projet était de construire une énorme coupole en forme de fleur au dessus des patios et de l'église mais l'architecte en charge meurt prématurément et aucun autre n'ose se lancer dans le projet. On accède ensuite au toit d'où on a une superbe vue sur le couvent lui même et sur la ville.

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Direction ensuite le Cristo de la Concordia : du haut de ses 34,20 mètres, il serait plus grand de quelques cm que celui de Rio et de Lisbonne et surtout plus haut puisqu'à 2840 mètres d'altitude. La montée des quelques 2000 marches sous un soleil de plomb et le souffle court valent la peine puisqu'une incroyable vue panoramique s'offre à nous.

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La mission du jour : faire prolonger notre visa de 30 jours. L'affaire est réglée en 2 mn au service d'immigration !

La dernière visite de la journée est consacrée au musée archéologique dans le centre ville. Il retrace l'histoire en partant de l'ère paléontologique jusqu'aux cultures actuelles. On y découvre donc des fossiles mais aussi pleins d'objets usuels ou rituels des differentes cultures et tribus qui ont peuplé et peuplent la région. On y découvre notamment la pratique de la déformation crânienne dès le plus jeune âge (la forme du crane definit alors l'appartenance sociale ou ethnique) ainsi que la pratique de la trépanation qui consistait à ouvrir une partie du crâne pour en enlever un morceau dans un but thérapeutique, chirurgical (dans le cas des épileptiques par exemple) ou encore rituel. Dans ce dernier cas, le crâne était refermé par une plaque de bronze, d'argent ou d'or.

Dernière soirée à Cochabamba dans un petit resto sympa avant de partir pour la Paz le lendemain.

Torotoro - Sur les traces des dinosaures

mars 262018

Après une nuit de bus nous voilà arrivés à Cochabamba d'où nous repartons pour Torotoro. Nous devons prendre un mini bus mais il ne part que lorsqu'il est complet. Après un peu moins de 2 heures d'attente, la rencontre d'une très jeune fille qui cherche un prénom pour sa petite fille de quelques semaines (nos propositions n'ont pas l'air de la convaincre) et une bonne empanada (On s'est mis à la viande au petit déjeuner, faut bien s'intégrer), nous voilà partis pour 5 heures de piste jusqu'au village. Les autres voyageurs sont des habitants du village venus faire leurs courses à la ville, on est donc bien chargés. Le petit village est très charmant et notre première soirée se passe sans électricité, à la bougie.

Torotoro est aussi un parc national au sol truffé de fossiles marins et de traces de dinosaures. Ces traces sont découvertes au fur et à mesure des pluies, glissements de terrain et ont été longtemps détruites par les habitants qui prélevaient des pierres pour leur construction sans se rendre compte. L'aspect historique ne semble pas être le plus important, même pour les guides, qui se soucient surtout de l'autoroute en construction pour relier Cochabamba à Sucre via Torotoro. Cette autoroute facilitera l'accès des touristes mais va entraîner beaucoup de pollution ce qui ne plaira pas à ces derniers. Il faut savoir qu'ici, pour se débarrasser de ses déchets, il suffit d'ouvrir la fenêtre de sa voiture et de les jeter, idem dans la rue après avoir mangé ou bu.

Afin de préserver le site des dégradations, mais surtout de donner du travail aux habitants du village qui vivent principalement du tourisme, il est interdit de se promener sans guide dans le parc. Pour notre première journée de randonnée, nous nous rendons a l'office des guides à 8h30 (un peu tard apparemment !) pour constituer un groupe et faire baisser le coût. Nous retrouvons nos voisins de chambre, 2 argentins avec qui nous partons pour le canyon El Vergel. La balade commence par l'exploration des traces de dinosaures, des herbivores et un petit carnivore à leur trousse semble t-il.

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On entre ensuite dans le canyon, qu'on observe d'abord depuis le mirador avant de descendre les 700 marches qui nous mènent à 300 m de profondeur, dans une végétation tropicale luxuriante et au bord de piscines naturelles et de chutes d'eau. Il fait chaud mais pas assez pour qu'on se laisse tenter par l'eau glacée...

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Nous avons combiné 2 balades en 1 journée, nous ne remontons donc pas les 700 marches mais partons à l'assaut des alentours et explorons un peu plus le fond du canyon. C'est assez sportif, ça monte, ça descend, on escalade, on saute, on rampe, on longe la rivière accrochés à un mur de pierre mais cest génial.

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On accède ensuite à de magnifiques piscines naturelles en remontant le canyon puis à un champs de traces de dinosaures. Superbe journée riche en émotions et un peu fatiguante !

Le lendemain nous repartons avec le même groupe, plus 3 personnes pour la Ciudad de Itas et la Caverne d'Umajalanta. Entassés dans notre jeep nous voilà partis pour 21km de piste en 2h30 qui nous mènent à 3600 mètres d'altitude dans un panorama splendide.

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C'est parti pour 2h de balade dans un petit canyon qui nous permet d'accéder aux labyrinthes de cavités creusées par les vagues quand les falaises étaient au bord de la mer. C'est magnifique, les voûtes et ogives rappellent des constructions gothiques.

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On aperçoit aussi quelques peintures rupestres. Petite anecdote : la guide nous demande si on connaît les orties et nous explique  qu'encore aujourd'hui, les couples ayant un mauvais comportement (le dernier en date étant une femme d'un certain âge qui a quitté son mari pour un garçon de 14 ans ...) sont déshabillée et frappés avec des orties !

Après cette découverte nous partons pour la Caverna de Umajalanta. Une fois équipés de notre casque lampe frontale, nous entamons la descente vers cette caverne la plus profonde de Bolivie (140 mètres) ou nous attendent 1,5km de parcours pendant 2 heures.

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Stalactites et stalagmites font parties du décor, ainsi qu'une rivière et même une mare dans laquelle on distingue quelques poissons apparemment aveugles. Mais le plus impressionnant c'est que cette balade est presque de la spéléologie de débutant, entre des descentes en rappel, des passages plus qu'étroits à passer à genoux, courbés, recourbés, en rampant (chatière de 8 metres de long en forme de S). Bref une sacrée aventure qui nous a bien plu.

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On s'attarde une journée de plus à Torotoro pendant laquelle on se baladera dans les alentours, entre les champs de fèves, de patates et les troupeaux de moutons et leur berger.

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A noter que ce jour, le 23 mars, est la journée nationale du droit d'accès à la mer, il ne semble pas férié mais il doit y avoir eu des commémorations dans les grandes villes.

Le lendemain nous partons pour Cochabamba ou nous nous arrêterons quelques jours. Le trajet du retour est plus chaotique, notre chauffeur est très en forme et fait le trajet en 3 heures... les passagers locaux lui demandent même de se calmer en lui rappelant qu'il transporte des humains et non des animaux !

 

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