Après cette bonne nuit confortable, un peu d'attente à Arequipa avant de repartir pour Chivay à quelques heures, qui se transforment en 6 longues heures de bus dans un paysage désertique. Chivay est à l'entrée du Cañon de Colca, pour y entrer un peu plus Cabanaconde est le point de chute mais situé 1 à 2 heures plus loin, nous n'en avons plus le courage !
Nous n'avons malheureusement plus le temps de profiter des sources d'eau chaude du village mais nous nous baladons dans Chivay jusqu'à son petit mirador qui nous permet de profiter des étoiles sans pollution lumineuse.
Pour notre 2ème et dernière journée à Chivay nous décidons de nous lever tôt, pour ne pas changer nos habitudes. On attrape un minibus qui nous dépose au 1er mirador à quelques kilomètres dans le but de voir des condors mais sans succès. L'idée est de se promener jusqu'à Yanque et de profiter des sources d'eau chaude cette fois. Petite pause dans un village très chaleureux où tout le monde nous salue, sourire aux lèvres. Sophie fait une belle rencontre, Basilia, jolie mamita, que nous aurons beaucoup de mal à quitter et qui est triste de ne pas pouvoir nous suivre en Europe.
La balade se poursuit sous un beau soleil et nous finissons par arriver à Yanque et ses bassins d'eau chaude plutôt paradisiaques.
1er réveil matinal d'une petite série puisque le guide vient nous chercher à 5h30 pour quelques kilomètres en bus avant le début des choses sérieuses. Nous rencontrons notre groupe, qui s'appellera «sexys lamas» (merci Francesco) et nos 2 guides, José et Yuri. L'équipe est complétée par le chef cuisinier et ses aides, le muletier et les mûles qui portent nos sacs (oui on aime marcher mais pas porter, le poids max est de 6kg/pers, nous avons 12kg à 5...) mais ils galoperont bien plus vite que nous sur les sentiers.
Le 1er jour de marche est un jour d'acclimatation puisque nous marchons 6km environ avant d'arriver à notre 1er camp de base à 3900 mètres d'altitude, Soraypampa. «Malheureusement», ce site est accessible en voiture et vu les constructions existantes et en cours, nous avons le sentiment que cet endroit perdu aux milieux des montagnes va vite devenir prisé pour tout type de tourisme.
Après un succulent déjeuner (tous les repas seront variés et très bons), nous partons pour la lagune Humantay, bonne mise en jambe de 350m de dénivelé sur 2km. Notre souffle est mis à rude épreuve, notre Sophie marathonienne nous devance largement et nous attend patiemment au sommet, dans un paysage hors du commun : glacier qui se dévoile au grès des nuages chassés par le vent et lagune d'un bleu pur.
La journée suivante est la plus éprouvante puisque 22km nous attendent avec un col à franchir et une bonne descente de l'autre côté. La nuit a été courte car très froide, nous nous faisons réveiller par un maté de coca servi dans la tente et nous repartons après le petit déjeuner. Pendant que nous gravissons, le souffle court, le col qui nous mène au pied du Salkantay, les mules, allègrement fouettées, nous doublent chargés de valeureux non marcheurs qui n'aiment pas les montées (ni les descentes puisqu'à certains endroits un minibus les attend). Nous arrivons finalement en haut mais malheureusement le ciel est nuageux et ne nous permet pas d'apprécier la vue panoramique et le fameux Salkantay. Après la séance photos nous remercions la Pachamama (terre mère) en faisant une petite cérémonie guidée par Yuri et José : nous déposons chacun à notre tour 3 feuilles de coca et une pierre de manière à former un apacheta (cairn) tout en faisant un voeux. Elle nous le rend bien puisque le miracle se produit : un condor nous survole dès la fin de cette cérémonie. Puis nous entamons la longue descente vers la pause déjeuner où la bruine se transforme en pluie.
Après le déjeuner, changement de décor puisque nous continuons notre descente à travers la jungle, ses plantes incroyables et cascades noyées dans une végétation luxuriante. Une fois arrivés à 2900 mètres d'altitude, la température est bien plus agréable ce qui nous laisse présager d'une meilleure nuit.
Pour nous qui avons choisi la version courte de ce trek, la dernière journée de randonnée est le 3ème jour. Après une quinzaine de kilomètres sous le soleil cette fois, nous partageons le dernier repas tous ensemble et partons de notre côté pour hidroélectrica. De là commencent les fameux 11km de marche le long de la voie ferrée vers Aguas Calientes, point de départ pour le Machu Picchu. Ces 11km sont assez magiques à parcourir : le Machu Picchu nous surplombe là haut, tout là haut, on devine une faune bien présente autour de nous et la végétation est dense et variée, sans compter le train qui nous prévient de son arrivée par son fort sifflement. Nous arrivons épuisés dans notre hôtel après ces 3 jours de marche et levers entre 4h30 et 5h30 et sommes bien contents de retrouver un vrai lit et une douche après le camping.
Durant ces 3 jours, les guides nous auront fait découvrir des plantes médicinales (un débouche nez plutôt efficace notamment), des fruits, quelques mots de quechua et d'histoire locale.
Le lendemain, le réveil sonne à nouveau à 4h du matin pour rejoindre l'immense file d'attente pour le bus qui monte au Machu Picchu. La boulangerie française et ses petits pains bien gras et chers (malins ces français) nous aident à patienter. Beaucoup de courageux montent jusqu'au Machu Picchu à pieds, le trajet en bus était inclu dans le trek pour nous.
Difficile de partager ici toutes les informations glanées sur le site et données par le guide... C'est le 9ème empereur Inca, Pachacutek, qui serait à l'origine de cette construction vers 1438. De nombreuses théories, lieu de pèlerinage ? Résidants permanents ou non ? Extraterrestres ? Le site était en tout cas une base arrière du pouvoir central situé à Cusco, très bien organisée et développée : greniers, aqueduc et canalisations pour contrôler les fortes pluies, cultures en terrasse, ... Un ingénieur affirme que 60% des constructions ont été réalisées sous terre comme fondations et drainages. Le site serait pourtant inachevé et aurait été abandonné par crainte de l'arrivée des Espagnols qui ont fait tomber Cusco en 1534. Ces derniers n'y arriveront jamais car sans utilité pour eux et inaccessible.
Il faut savoir qu'un autre site Inca, Choquequirao se situe à quelques kilomètres de là et est très peu visité car uniquement accessible en plusieurs jours de marche. Il aurait été l'ultime refuge des Incas qui en ont détruit les chemins d'accès.
Il semble que le Machu Pichu ait été connu avant sa découverte officielle par Hiram Birgham en 1909 mais sans que personne n'ait la ténacité de creuser plus loin (il aurait aussi été pillé fin 1800). Lorsque Birgham y arrive, guidé par un agriculteur du coin et un enfant, le site était occupé par 2 familles de natifs qui y cultivaient les terrasses. Cependant, l'exploitation du Machu Picchu n'a commencé qu'en 1986, date à laquelle il a été defriché car enfoui sous une épaisse végétation.
Après notre visite guidée nous montons jusqu'à la porte du soleil pour admirer LA vue sur le Machu Picchu et ses alentours. Splendide, même si cette vue est bien connue de tous !
Nous passons la matinée à decouvrir le lieu puis retour à Aguas Calientes pour un pique nique juste au moment où le grand et beau ciel bleu tourne à la pluie. Retour à Cusco dans la nuit.
Le lendemain, petite balade et repos dans Cusco avant de repartir pour Arequipa et Chivay. Cette fois nous optons pour une nuit luxueuse avec large siège inclinable à 160°.
Après une rude nuit dans le bus, que les copains ont été contents de vivre ;), nous voilà arrivés à 3400 mètres d'altitude dans la ville de Cusco (de Qusqu', nombril en quechua).
Malgré les sollicitations des agences de voyage ou vendeurs à la sauvette (le mot «masaje» a été prononcé des centaines de fois, nous avons répondu «no gracias» au moins 1000 fois à nous 5 en quelques jours), malgré les klaxons incessants, l'agitation et le trafic, Cusco est une jolie ville, agréable et donc bien vivante.
Un peu fatigués, nous passons le 1er jour à parcourir les rues, ruelles et marchés artisanaux de la ville, tranquillement.
Le jour suivant nous commençons l'exploration de la route des Incas qui commence aux portes même de Cusco.
Saqsaywaman tout d'abord, un peu au dessus de la ville. Après quelques hésitations, on se décide à prendre un guide qui est tellement avide de nous dire ce qu'il sait qu'il finit par nous embrouiller un peu l'esprit, nous parlant du site en mélangeant avec des traditions locales ... difficile de s'en sortir. Nous doutons d'ailleurs de son habilitation... Nous parcourons ce sanctuaire avec lui et découvrons un autel et surtout 3 imposantes enceintes disposées en zigzag pour rappeler la foudre. Le site offre aussi un superbe point de vue sur Cusco. Super pique nique avec les copains qui nous ont ramené du saucisson et du fromage de France !!! Sans oublier les savoureux avocats et fruits exotiques dont on ne se lasse pas.
Nous nous dirigeons ensuite vers Q'enqo, site aménagé par l'un des chef Inca pour son fils et dédié au culte du puma. Un monolithe central en aurait la forme, nous ne la distinguons malheureusement pas. Ici venaient les oracles pour questionner les dieux avant de se lancer dans une guerre. À nouveau un couloir en forme de zigzag qui donne son nom au site, Q'enqo signifiant labyrinthe en quechua.
Direction ensuite Pukapukara, à 11km de là. Superbes paysages, sentier bordé d'eucalyptus, petits villages, prairies. Ce site, appelé forteresse rouge, était un poste de défense entre Cusco et le site suivant - le bain de l'Inca - Tambomachay.
Le soir, nous nous offrons un bon restau, Francesco se lance et goûte le cuy - cochon d'inde - au feu de bois. Sophie et Olivier osent goûter ! Cette viande serait particulièrement saine car peu grasse et le goût s'apparente au lapin mais personne n'est convaincu.
Nous passons notre dernier jour avant notre trek de 4 jours pour rejoindre le Machu Pichu à Pisac, petit village dans la vallée. Balade dans les ruelles remplies d'artisanat, empanadas et jardin botanique au programme.
(Malheureusement nous ne pouvons partager que très peu de photos des 3 premières semaines au Pérou car nous n'avons pas encore récupéré celles des copains et les nôtres ont disparu avec notre appareil photos).
Notre première étape au Pérou est la jolie ville d'Arequipa où vit Cathi, amie d'enfance d'Olivier, et sa famille mais aussi où vont nous rejoindre les copains : Amélie, Sophie et Francesco pour 2 semaines. 2 semaines c'est court et nous devons donc nous organiser au jour près surtout que le programme fixé n'est pas de tout repos.
Le week-end de leur arrivée est consacré à la découverte de la ville dite blanche car de nombreux bâtiments y sont construits en pierre blanche locale : le sillar. En attendant Amélie qui arrive dimanche matin, nous sillonons les rues de la ville et les alentours d'Arequipa pendant 2 jours. Nous passons la soirée de samedi soir chez Paul et Cathi qui nous ont fait la surprise d'une bonne raclette !! On se régale !! Après l'arrivée d'Amélie nous partageons un petit déjeuner traditionnel préparé par la tante de Paul : un adobo, soupe bien épicée avec oignons et tranche de viande. Un peu déroutant mais très bon.
Nous partons ensuite tous ensemble visiter le monastère Santa Catalina, véritable ville dans la ville ; ruelles, placettes, cloîtres. Il a été fondé en 1579 par une riche veuve et a accueilli 170 nonnes et leurs 300 esclaves (Africaines car les Indiennes avaient une âme elles). Comme les autres couvents visités, celui là accueillait aussi des jeunes filles issues de la bourgeoisie espagnole mais dans celui là, le luxe est bien présent : chaque soeur avait sa chambre, sa cuisine, ses toilettes et même une chambre pour sa bonne. Elles vivaient presque normalement et pouvaient même organiser des réceptions. Une mère supérieure a tenté de mettre fin a ce régime de luxe mais elle a fait l'objet de 5 tentatives d'assassinat. Le pape aurait mis fin à ces privilèges en 1870. Malgré tout, elles étaient soumises au silence pendant leur première année au sein du monastère. Nous y avons retrouvé le parloir, autorisé 1h par mois. Visite très intéressante dans ce bâtiment plus que surprenant ! Nous la finissons sur le toit terrasse qui offre une vue sur l'ensemble du monastère et les volcans qui nous entourent.
Après un excellent cochon de lait cuit dans une caisse japonaise et un peu de repos nous partons pour le mirador du quartier Saischaca qui nous permet d'apprécier une vue panoramique sur la ville.
Nous passons notre dernière journée à Arequipa entre visite des écoles montées par Cathi, déambulation dans les ruelles de la ville, dégustation de jus de fruits frais (chirimoya, lucuma,...), visite du marché et du centre d'artisanat avant de prendre le bus de nuit pour Cusco.
Pour nous rendre à Copacabana au bord du lac Titicaca nous devons repasser par La Paz. À la sortie de l'hôtel on se fait alpaguer par un chauffeur qui a encore 2 places dans sa voiture de 7 et qui nous propose un bon prix pour remplir le véhicule. On est un peu serrés mais on ne regrette pas notre choix...
Après presque 2 heures de trajet, des agents de la voirie nous informent qu'un éboulement a eu lieu et qu'il est impossible de passer pour un délai indéterminé, aucune machine n'étant disponible. Le chauffeur nous propose alors d'honorer sa course en passant par «le camino antiguo» qui s'avère être la partie fermée de la route de la mort. Tout le monde est d'accord et c'est là que nous sommes contents d'être dans un petit véhicule. Car évidemment, tout le monde a eu la même idée : camions, bus, véhicules privés. La route est magnifique et malgré quelques passages et croisements difficiles le trajet se passe bien. Dommage pour les courageux qui ont choisi ce jour pour faire la descente de la mort à vélo, ils doivent s'arrêter à chaque virage pour laisser les voitures passer.
Une fois à La Paz nous prenons un bus pour Copacabana où nous arrivons pour le coucher du soleil. La petite ville est très touristique (rabbateurs pour les excursions et restaurants presque plus nombreux que les touristes) mais reste charmante.
Durant nos quelques jours sur place, nous ne ratons aucun coucher du soleil, depuis la plage du lac ou depuis le mirador de la ville.
Nous découvrons les environs de la baie de Copacabana pendant 2 jours, vers le nord et vers le sud, ses petits villages, un mirador à quelques kilometres, une plage réservée à la baignade (nous n'aurons pas le courage d'y tremper un doigt de pied) ou encore des îles artificielles construites pour des restaurants.
Nous partons également passer une nuit sur l'île du Soleil dans le but de faire son chemin des crêtes du sud vers le nord. Malheureusement cette balade n'est pas réalisable, un barrage a été mis en place suite à un conflit entre les 2 villages. L'un profiterait plus des retombées du tourisme que l'autre, nous n'avons pas compris, malgré avoir demandé à plusieurs personnes différentes.
La vie sur l'île est très agréable, il n'y a aucune voiture et les quasi seules lumières la nuit sont des frontales et torches des promeneurs.
Première étape : une heure sur l'île de la Lune. Nous n'avons pas le temps de nous rendre au village de l'autre côté mais visitons les ruines ou temple des vierges du soleil.
Nous arrivons ensuite à Yumani au sud de l'île du Soleil où il nous faut commencer par une difficile montée dans ce village escarpé, à flanc de colline. Nous avons bien compris qu'il n'est pas possible de rejoindre le nord mais nous décidons quand même de nous balader dans cette direction. Les informations qu'on nous a donné étant contradictoires, on va voir par nous même. Très jolie balade dans les champs en terrasse avec vue en continu sur le lac.
Arrivés vers Challa, baie vers le milieu de l'île, nous croisons un paysan qui nous dit que nous ne pourrons pas passer. Cette fois c'est confirmé, nous descendons jusqu'à la plage puis repartons vers Yumani.
Le lendemain nous allons voir les ruines de Pilkokaina un peu à l'écart de village, elles resteront mystérieuses, ce genre de visite sans guide ne permet pas de comprendre mais les panoramas sont magnifiques.
Nous attendons ensuite le bateau de retour au port, captivés par un déchargement de centaines de briques chargées par vingtaine sur des petite mules dociles.
Copacabana était notre dernière étape en Bolivie. Ce pays, peut être parce qu'il est à part des autres, nous a énormément plu. La diversité des paysages, la préservation relative (et en danger) des communautés, coutumes et traditions, la rudesse mais aussi la gentillesse des boliviens nous ont conquis. Nous avons aimé chaque étape des 50 jours que nous y avons passés.