La ronda de Sudamérica

- on va doucement mais on avance -

Lima - Démarches administratives et culture Péruvienne

mai 172018

Avec le recul, notre mésaventure a malheureusement influencé notre séjour à Lima que nous avons découverte avec un petit manque de motivation.

Pour l'anecdote, ne trouvant pas la police touristique indiquée dans le routard nous nous sommes adressés à des policiers en civil sur les conseils d'un agent de sécurité. L'idée était de leur demander où nous devions nous rendre pour le dépôt de plainte. Gêné de ce qui nous est arrivé et voulant certainement nous montrer l'efficacité de la police péruvienne, ce gentil policier nous a donc fait intervenir une patrouille, d'abord des motos puis un véhicule pour nous faire emmener au commissariat le plus proche. Sauf que pour justifier ce branle bas de combat, il nous a demandé de mentir en disant qu'on venait de se faire agresser là, en pleine rue. Nous inventons donc un mensonge dans la seconde, absolument pas crédible et montons dans le véhicule rouges de honte.

Notre déclaration faite, nous partons pour le quartier de Miraflores, chéri des touristes à tel point que nous avons des difficultés à trouver un logement malgré l'aide de nombreux péruviens croisés dans la rue. L'ambiance de ce quartier ne nous plaît pas trop, les rabatteurs nous épuisent alors qu'ils vendent tous la même chose au même prix...

Le lendemain nous déménageons dans le centre de Lima, qui nous convient très bien malgré son épuisante agitation. Lors de notre 1ère sortie, nous croisons le Président du Pérou, Martin Vizcarra (président depuis le 23 mars après la démission de Pablo Kuczynski) et son épouse protégés par un maigre cordon de sécurité de moins de 10 policiers, incroyable ! Puis nous arrivons devant le palais présidentiel à l'heure de la relève de la garde. Plus qu'impressionnante, c'est une véritable chorégraphie, les armes et les gardent dansent littéralement devant nous accompagnés par une fanfare.

Nous passons le reste de la journée à déambuler dans les rues dans la ferveur d'un dimanche d'une grande ville, où tout le monde arpente rues et places.

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Le jour suivant nous entamons les démarches pour le renouvellement du passeport d'Olivier auprès de l'ambassade puis nous baladons un peu plus en profondeur dans le quartier de Miraflores pour arriver jusqu'à la corniche qui longe l'océan sur les hauteurs de Lima (l'autoroute passe en contrebas ce qui ne donne pas vraiment envie de descendre). Nous tombons d'abord sur un énorme centre commercial de luxe comme installé dans la falaise puis, en longeant la corniche, nous découvrons plusieurs parcs bien plus agréables pour déambuler le reste de l'après midi.

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De retour au centre, nous découvrons la recette ou plutôt le goût qui nous redonne le moral : le churro fraîchement cuit fourré au dulce de leche, rien à voir avec nos churros de fêtes foraines (ou ceux goûtés à Cusco avec Amélie, Sophie et Francesco, malheureusement pour eux), nous en faisons notre drogue pour les 48 heures restantes !

Nous poursuivons notre découverte de la ville par la folie et le tumulte du quartier chinois où tout peut être acheté. Un rabatteurs insiste pour nous refaire une beauté, de la pédicure à la coupe de cheveux en passant par un soin et un massage à tel point qu'on finit par lui demander si nous sommes si moches que ça, au moins il nous laisse partir avec le sourire ! Une bonne partie de l'après midi est consacré à de la paperasse pour l'assurance (pour rien car il aurait fallu qu'on nous agresse).

Le dernier jour est culturel, le matin visite de la Casa de la Moneda dans le centre ville toujours. Sous la puissance de la mine de Potosi qui produit toute la monnaie, cette «usine à argent» a été fermée à partir de 1565 pour être réouverte en 1683. Un visage fictif a été créé avant 1808 car les péruviens refusaient d'apposer sur leur monnaies l'image de Napoléon qu'ils ne reconnaissaient pas comme légitime de la couronne espagnole. Au delà de cette partie histoire de la monnaie, à peine résumée ici, ce musée est surtout consacré à l'art, du populaire à l'histoire du pays en peinture en passant par une collection de bijoux et objets en or.

L'après midi nous allons visiter le site archéologique de Pucllana dans le quartier de Miraflores (l'ambassade se trouve dans ce quartier et nous y avons à nouveau rdv, d'où nos allers retours là bas). Ce site était entièrement recouvert de sable lorsqu'il a été découvert et seule la moitié serait aujourd'hui excavée. L'urbanisation du quartier aurait détruit la majorité du site datant de 500 à 700 après JC.

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Aujourd'hui il est protégé des intempéries par un vernis patiemment et régulièrement appliqué sur l'ensemble des ruines. La civilisation qui y vivait, simplement baptisée les Limas, vouait principalement leur culte à la déesse de la mer qui leur fournissait la nourriture. Des jeunes filles vierges, entre 12 et 25 ans, étaient sacrifiées sur la grande place centrale pour remercier leurs dieux. Au centre se dresse une pyramide trapézoïdale faite en brique d'adobe (argile, eau et dans ce cas coquillages) que chaque famille fabriquait et marquait de son signe.

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La construction est antisismique (contrairement à la ville, elle a résisté aux tremblements de terre), les briques sont disposées en alternance, verticalement et horizontalement, un espace de quelques millimètres est laissé pour l'absorption des secousses. Encore une merveille d'ingénierie !

Lors de notre rendez vous à l'ambassade, nous apprenons qu'en 3 jours, une vingtaine de demandes de renouvellement ont été déposées suite à des vols et que le trajet en question, avec la compagnie en question sont connus pour vol... la police est informée mais ne fait rien et l'ambassade ne peut pas la signaler pour ne pas porter atteinte à la concurrence, de quoi enrager !

Nous filons ensuite dans le quartier de Barranco, qui à l'air moins surfait et plus sympa que Miraflores car réinvesti depuis peu mais qui reste un quartier bobo avec ses belles villas, ses boutiques branchées, ses jolies places et son pont des amoureux ultra romantique (en fait un petit pont qui surplombe un chemin de terre avec les traditionnels cadenas). Nous n'y faisons qu'un rapide tour, nous devons retraverser la ville (ce qui nous prend 2h30) pour prendre notre bus de nuit vers Huaraz. Retour à Lima dans 3 semaines pour réception du passeport.

Paracas - Le désert en bord de mer

mai 132018

Petit village sans charme particulier mais agréable et assez calme, nous posons nos sacs à Paracas pour 3 nuits.Une fois installés, nous profitons d'un superbe coucher de soleil sur le port avec vol de mouettes et surtout de pélicans au premier plan.

De Paracas, il est possible de faire un tour de bateau vers les îles Ballestas pour y voir lions de mer et oiseaux : cormorans, pélicans ou encore pingouins. Cette sortie est ultra touristique et cet afflux remet en cause l'écosystème local, nous passons notre tour.

La réserve nationale de Paracas attire plus notre attention, nous enfourchons nos vélos de location pour parcourir une partie de cette réserve désertique de 335 000 ha classée depuis 1975, ses superbes plages et bords de mer abrupts aux teintes jaune-brun-ocre.

Notre première pause, après quelques kilomètres pendant lesquels nous nous rendons compte de la puissance du vent, se fait au centre d'interprétation de la réserve. Nous y apprendrons que Paracas vient du quechua, para signifiant pluie et acca qui veut dire sable.

Le centre nous apprend également que cette zone est classée comme zone d'abondance par l'ONU (au même titre que des zones en Chine, Australie ou Inde notamment) c'est à dire que 70% de toutes espèces de plantes, animaux et insectes y sont concentrées, une biodiversité rare. Le courant de Humboldt qui passe sur cette partie des côtes péruviennes, la concentration en oxygène, la température de l'eau et la présence de chlorofile en grande quantité permettant la photosynthèse favorisent une concentration de poissons plus importante qu'ailleurs dans cette zone. La présence de nombreux oiseaux a permis l'exploitation de guano (fiantes servant d'engrais) pendant de nombreuses années. Entre 1869 et 1875, son exportation représentait alors 80% des revenus du pays mais le mésusage de cette manne financière n'a pas aidé au développement de celui-ci.

Après ce moment culture, il est temps de s'en mettre pleins les yeux ! Les 5 kilomètres suivant, alternant entre montée et faux plat toujours en vent contraire, continuent à nous mettre en jambes. Nous arrivons ensuite à Playa Roja et sa superbe plage rouge liée à l'activité volcanique et à l'érosion des montagnes rougeâtres des alentours. Nous continuons ensuite vers le petit village de pêcheurs de Lagunillas et de son point de vue nous apercevons LA plus belle plage, La Mina où nous n'irons pas... il s'agit de franchir une colline dans un sens puis dans l'autre et d'ajouter ainsi 10 kilomètres aux 30 prévus... Le courage nous manque, malheureusement.

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Nous poursuivons alors vers une autre plage en faisant une petite sortie de route histoire d'éprouver le VTT dans les dunes. Et nous finissons par la Catedral, formation rocheuse qui depuis le tremblement de terre de 2007 n'en a plus la forme.

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Cette balade nous a essoufflés mais surtout époustouflés ! La sensation d'être seuls au monde au milieu du désert nous a suivi tout au long de notre balade car le vélo nous a permis d'éviter les bus de touristes. Malheureusement, toutes les photos ont disparu ...

Pour notre dernière journée nous longeons la côte le long des énormes villas de luxe qui semblent inhabitées pour arriver sur une petite plage où nous passons l'après midi à nous prélasser.

Le lendemain nous quittons Paracas pour Lima, contents d'utiliser le réseau routier local qui nous coûte 2 fois moins cher que le bus touristique mais à quel prix ... C'est entre Pisco et Lima qu'une partie de nos affaires disparaitra avec son habile voleur. Heureusement notre destination est Lima, ce qui nous facilitera les démarches...

Huacachina - Une oasis très touristique

mai 092018

Huacachina est un petit village construit autour d'un lac aux portes du désert, d'où sa dénomination d'oasis. On tombe dessus à la sortie d'Ica, derrière une courbe. Nous le savions, cet endroit est construit pour le touriste. Lieu de fêtes la nuit et lézardage le jour, nous sommes venus pour voir... Toutes les auberges de jeunesse disposent de leur piscine et bar, notre chauffeur nous en propose une et nous atterissons, pour la 1ère fois, dans un dortoir de 18 (le seul accessible à notre bourse). Heureusement nous ne sommes que 3 à l'occuper.

Au détour d'une rue, nous croisons un touriste, skis sur l'épaule et chaussures à la main, sous un soleil de plomb, drôle d'impression !

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L'intérêt de cet endroit, outre le désert et ses étendues de sable à perte de vue, c'est de faire du buggy mais du buggy sportif, sensations montagnes russes garanties. Bon, nous avons craqué, mais ce sera la première et dernière fois. La quantité de véhicules est inimaginable, le désert est ultra pollué bref, tout ça c'est pas vraiment dans notre éthique. Dans le tour est inclus la descente de 3 dunes en sandboard, à plat ventre pour la plus raide. Malgré du matériel presque hors d'usage, Olivier tente les 2 autres debout histoire d'essayer de rattraper son année sans snowboard, avec succès, il n'a pas perdu son talent !

Un après midi et une nuit nous ont suffi dans ce lieu surfait et artificiel, nous partons pour Paracas dès le lendemain matin.

Nazca - Des lignes dans le désert

mai 072018

Notre étape à Nazca est très courte puisque notre seul objectif est d'assister à une conférence sur les fameuses lignes de Nazca. Le survol est hors de prix et les miradors qui permettent de les apercevoir ne nous convainquent pas.

Nous rejoignons notre conférencier, passionné du sujet et d'astronomie. Il commence par une explication du ciel étoilée, le croix du sud, la grande ourse (qu'on pensait invisible dans l'hémisphère sud), la petite ourse, ... Puis nous entrons dans un dôme dans lequel nous est projeté et raconté l'histoire de ces lignes et surtout de celle qui y consacrera sa vie, Maria Reiche.

Elle est allemande et se rend au Pérou pour enseigner l'anglais et l'allemand aux enfants du Consul allemand. Mathématicienne, géographe, physicienne et donc polyglotte, elle est également passionnée d'architecture et traduit des textes pour un archéologue américain, Kosok, dont l'un d'eux parle de gigantesques lignes et figures géométriques, sur 450 mètres carré, au milieu du désert. Elle se passionne pour le sujet et devient son assistante en 1941.

Pendant la guerre, elle doit retourner en Allemagne mais revient dès 1945 à Nazca. Son mentor l'abandonne en 1948. Elle s'installe alors seule, pendant 25 ans, dans le désert dans une petite cabane en bois et vit dans une pauvreté extrême, sans revenus ni aide. Elle est d'ailleurs considérée comme «la sorcière du désert».

Munie d'un escabeau comme mirador et d'un balai, elle passe de nombreuses années à étudier, protéger et nettoyer les lignes et figures. Elle dénombre 70 figures géométriques (dont 18 animaux et oiseaux : colibris, grue, perroquet, héron, singe, araignée, lézard, escargot, ...) et 10 000 lignes qu'elle définit comme étant un calendrier astronomique : elle met en relation certaines figures avec des constellations et constate un lien entre certaines lignes et les solstices d'hiver et d'été. Aujourd'hui la théorie est qu'il s'agissait plutôt d'un lieu cérémonial pour les Nazcas. Les lignes étant tracées d'un seul trait, sans croisement avec une autre ligne, elles pourraient avoir été des sentiers sur lesquels les Nazcas cheminaient de manière rituelle. Cette civilisation aurait vécue de -200 avant JC à + 700.

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Des investissements privés ont alors permis la création d'un petit aéroport pour les curieux souhaitant survoler le site. Les revenus engendrés ont ensuite permis de mettre en place un mirador et de payer une société de surveillance, les tentations de laisser sa propre signature sur le lieu étant grande. L'intérêt pour le lieu a aussi permis de modifier le tracé de la route pour éviter qu'elle ne coupe d'autres formes en 2 (ainsi le lézard a été amputé de sa queue par la panaméricaine).

Le climat de ce désert, peu de pluie et peu de vent, a permis la conservation relative de ces lignes. Pour la remercier de son apport à la nation péruvienne, le propriétaire d'un hôtel de Nazca lui a mis une chambre à disposition gratuitement pour les dernières années de sa vie. Elle meurt à 95 ans en 1998, atteinte d'un cancer, de Parkinson et aveugle, 4 années après que le site ait été reconnu Patrimoine culturel de l'humanité par l'Unesco.

Nous avons été passionnés par ces 2 heures d'explications qui se sont achevées par l'exploration à la lunette astronomique de Saturne et ses anneaux.

Retour à Arequipa

mai 062018

Ces 2 semaines avec les copains s'achèvent déjà, nous voilà de retour à Arequipa.
Paul, Cathi et Mathilde, la fille au pair, nous retrouvent dans le centre ville pour un dernier repas tous ensemble, dans un bon restaurant.

Le lendemain, Amélie s'envole pour la France, nous passons le reste de la journée tranquillement, à nous balader, nous prélasser en terrasse, profiter et à récupérer (enfin) la valise de Francesco, presque 15 jours après son arrivée...

Le jour d'après c'est Sophie et Francesco qui nous quittent.

Nous entamons un week-end en famille avec Cathi, Paul, Mathilde, Bastien et Juliette. Au programme, balade vers une cascade, picanteria (type brasserie), film et... rafting ! Puis nous quittons le cocon familial et repartons, à 2, vers le nord.

Ces 15 jours entourés d'amis nous ont fait chaud au coeur et le départ laisse comme un vide, comme si nous allions retrouver familles et amis les jours suivants. Mais nous nous remettons vite sur pieds, de belles choses nous attendent, la soif de découvrir reste plus forte.

Atom

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