La ronda de Sudamérica

- on va doucement mais on avance -

Huanchaco - Repos avec vue sur l'océan

juin 172018

Huanchaco est un petit village tranquille où le surf est à la fête. Même si nous ne le pratiquons pas, nous décidons de loger la bas en front d'océan, plutôt qu'à Trujillo, grande ville située à quelques kilomètres.

Nous y restons 10 jours dans notre hostel cosy, à partager, papoter, se faire des bons petits plats, regarder les surfeurs, méditer face à l'océan, lire, nous reposer et... attendre la carte bleue d'Olivier que DHL nous a promis 3 jours plus tard, soit 10 jours plus tard. Malheureusement l'hiver arrive et le ciel reste gris presque tout le temps.

Nous visitons tout de même les quelques sites archéologiques alentours : Chan Chan de civilisation Chimu et Huaca de la Luna de civilisation Moche (se prononce Motché même si leurs chiens ne nous donnent pas envie de faire l'effort de prononciation...).

Chan Chan était la capitale de l'empire Chimu au XVème siècle avant d'être anéantie par les Incas. La zone semblait s'étendre sur 20km2, aujourd'hui seuls 6km2 sont excavés et délimités par de hautes murailles. Neuf ensembles rectangulaires composent ce site mais seul un se visite. Sur tout le site, nous retrouvons des frises gravées en lien avec la mer : vagues et poissons mais aussi autres figures anthropomorphiques et zoomorphiques.

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Chaque ensemble est organisé selon un zonage rigoureux : habitat, stockage, lieu de cérémonie, petits espaces de prières, lieu de sacrifices et un réseau d'irrigation très développé, les Chimus vivant de l'agriculture et de la pêche. Ils célébraient la lune et non le soleil car pour eux, son pouvoir était plus grand puisqu'elle est visible la nuit et le jour. Cette visite était plutôt intéressante mais il semble rester de nombreuses questions auxquelles le guide répond peut être grâce à son imagination.

Nous avons visité les deux autres sites de cette même civilisation situés à Trujillo. Ils sont de moindre importance mais restent impressionnants par les gravures encore conservées.

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La dernière visite est celle de la Huaca de la Luna (temple sacré de la lune) de civilisation Moche : d'abord son musée, particulièrement bien fait et intéressant puis le site en lui même. Sa particularité est que chaque nouveau chef construisait par dessus l'existant ce qui a permis une excellente conservation du site. 5 niveaux ont ainsi été découverts, le 5ème étant presque totalement anéanti par l'érosion (ou les colons semble t-il). La construction est entièrement en adobe (boue ou torchis lié par des coquillages en morceaux), chaque famille en fabriquait une certaine quantité et les signait d'un signe de leur choix comme un visage ou une trace de main.

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Le dieu vénéré par les Moche, Ai-Apaec, était surnommé le décapiteur. Du coup les sacrifices, en grand nombre ici, étaient pratiqués par gorge coupée. Un combat avait lieu et le 1er à perdre son chapeau se faisait trancher la gorge après avoir ingéré du cactus San Pedro destiné à le purifier.

Face à ce site se dresse la Huaca del Sol mais les fouilles n'y ont démarrée qu'en 2011, elle n'est donc pas accessible à la visite.

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Après ces 10 jours de repos, le jour où le soleil décide de se montrer, nous poursuivons notre route vers le nord et les 2 dernières étapes au Pérou avant l'Équateur.

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Lima - Retour à la bureaucratie

juin 062018

Nous quittons Barranca très tôt pour parcourir les 180km qui nous séparent de Lima que nous estimons à 3 heures de bus. Nous arrivons en fait 4h30 plus tard, aux alentours de midi. Sans trop d'espoir : l'ambassade ferme à midi 15 ! Nous sautons dans un taxi et par chance arrivons à récupérer le passeport à la dernière minute.

Nous partons ensuite vers le bureau de l'immigration le faire tamponner mais on nous indique qu'il faut passer par une banque payer une certaine somme avant de pouvoir faire la démarche...

Comme nous avons toutes nos affaires, Alexandra s'installe dans un café et Olivier, ravi car il sait que faire la queue dans une banque demande beaucoup de patience, part seul. 5 heures plus tard, il revient bredouille... l'agent du service de l'immigration lui a indiqué le mauvais montant, il a trop payé. Il insiste, prêt à offrir cette différence mais c'est un refus. Il retourne donc à la banque, patiente encore car c'est une opération «spéciale», le chef doit s'en charger et quand il ressort l'immigration est bien sûr fermée.

Nous devons donc passer une nuit à Lima, heureusement que les churros sont là !

Le lendemain il repart pour l'ouverture du bureau et revient 4 heures plus tard. On lui a indiqué que la saisie informatique prenait 1h30 minimum (!), sauf que personne ne lui a fait signe une fois achevée... La bureaucratie serait elle pire qu'en France ?

L'après midi nous visitons le centre culturel et son exposition dédiée aux langues des populations du Pérou.

Puis nous partons pour l'étape suivante : Huanchaco.

 

Barranca - Rencontre avec la plus ancienne civilisation d'Amérique

juin 042018

Nous continuons à nous approcher de Lima par la côte et arrivons à Barranca, petite ville dont une partie est en front d'océan.

Nous consacrons une journée à longer la côte jusqu'au village suivant et son phare. Jolie promenade sauf que, sur une petite partie, nous nous retrouvons coincés entre l'océan et une usine de traitement de déchets. Celle ci semble avoir une sortie directe vers l'océan et la plage, nous traversons donc des eaux douteuses et des tas de déchets pendant qu'un local y fait sont footing ! Nous arrivons finalement au phare et de magnifiques plages s'offrent à nous à perte de vue.

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Le lendemain nous partons pour les ruines de Caral à quelques kilomètres de là. Cette civilisation semble avoir 5000 ans : les premières recherches datent des années 40 et 93 datations au carbone 14 ont été effectuées depuis. Elle serait donc la plus ancienne d'Amérique !

Les Carals ont choisi ce lieu car il est stratégique, enclavé entre des montagnes qui les protègent. Le climat y est bon et une source d'eau est proche, rendant ce désert fertile.

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Le site se compose notamment d'un amphithéâtre de 30 mètres de diamètre à l'acoustique incroyable. Des flûtes en os de pélican et de condor y ont été retrouvées. Par ailleurs 6 pyramides destinées aux cérémonies et définissant ce lieu comme sacré le complètent. Au sommet de chacune d'elle se trouve un banc de pierre et un espace destiné à un feu permanent. La particularité de ces pyramides est que chaque nouveau chef construit la sienne par dessus celle de son prédécesseur.

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La cité aurait été occupée après son abandon par les Carals : des morts datant d'environ 1000 après JC ont été retrouvés entourés de céramique or les Carals ne faisaient pas de terre cuite. 4 enfants Carals, sûrement importants car retrouvés enterrés avec différents objets (croyants à la vie après la mort, ces civilisations enterraient leurs morts importants avec des objets utiles pour la suite de leur vie) ont été découverts sur le site. Un adulte a également été retrouvé mais les marques de coups, l'absence de doigts et la construction au dessus de lui laisse penser qu'il a été sacrifié.

Cette société était théocratique, aucune muraille défensive ou armes n'ont été retrouvées. La cité a été abandonnée suite à un important changement climatique : a priori des trombes d'eau l'auraient dévastée...

Le suivi du passeport d'Olivier laisse penser qu'il serait disponible le lendemain, lundi. Nous décidons donc de partir très tôt vers Lima avec comme objectif de repartir le soir même de Lima.

 

Huarmey - Escale rapide dans le désert côtier

juin 012018

Nous quittons Huaraz pour Huarmey sur la côte. Cette destination est choisi un peu au hasard...

Le trajet en bus est époustouflant, nous descendons dans une vallée verdoyante et longeons la rivière qui alimente toutes les cultures : grenadillas, papayes, mangues, bananes... Puis changement de décor, nous arrivons dans un paysage désertique.

Lorsque nous arrivons dans la ville étape où nous devons changer de bus, une mamita nous accueille avec un énorme sourire. Elle demande à Olivier s'il accepte de laisser Alexandra avec elle mais il refuse. Puis nous embarquons dans le minivan de Noël qui nous apprend qu'il va prendre l'avion pour Berlin puis un bus jusqu'en Russie pour y suivre la coupe du monde.

La transition entre Huaraz et les discussions autour du plat qui mijote et Huarmey où nous ne trouvons qu'un hôtel et où nous avons le choix entre du poulet et... du poulet est un peu rude !

Après une nuit reposante nous nous faisons déposer à Tuquillo, station balnéaire ayant de magnifiques plages. Mais nous sommes hors saison et nous retrouvons complètement seuls dans un désert de dunes à perte de vue d'un côté et l'océan de l'autre.

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Nous rentrons à Huarmey à pieds par la côte et profitons d'un paysage de rêve tout du long.

Nous ne regrettons pas cet arrêt mais décidons de repartir rapidement.

Huaraz - Majestueuse cordillère blanche

mai 302018

Malgré notre arrivée matinale, nous sommes accueillis avec un super petit déjeuner et une vue à couper le souffle dans notre auberge de jeunesse. Huaraz a été entièrement détruite par un séisme en 1970 et a donc été entièrement reconstruite, ce n'est pas une belle ville mais elle a la particularité de se situer entre la cordillère noire et la cordillère blanche ce qui en fait un paradis de la randonnée.

Après une première journée de repos, d'acclimatation et de découverte de Huaraz, nous allons visiter les ruines de Wilcahuain et Ichic Wilcahuain sur les hauteurs de la ville. Ces ruines datent de la civilisation Wari (-100 avant JC à + 700) et se composent de quelques bâtisses très bien conservées.

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Ce lieu reste un peu mystérieux car il y a peu d'explications mais l'un des bâtiments est en fait un mausolée (ou chullpa) composé de 19 tombes réparties sur 3 étages. Pour continuer l'acclimatation à l'altitude, nous montons un peu plus haut jusqu'à un point de vue qui nous offre une large vue dégagée sur la ville puis retour à pieds avant l'orage quotidien de 15-16h.

Notre 2ème randonnée d'acclimatation se fait direction la lagune Antacocha. La piste en lacets est cernée de champs dans lesquels des familles entières travaillent. Tous nous saluent à grand coup de «holà gringos» et semblent heureux de nous voir là. Par contre nous éprouvons pour la première fois l'agressivité des chiens auxquels on ne peut échapper qu'en les menaçant, cailloux en main. Les chiens sont un vrai problème dans presque tous les pays d'Amérique du Sud, ils sont errants et se déplacent en meute. Beaucoup de gens, même locaux, se font mordre. Certains pays ont démarré une campagne de stérilisation et de «sauvetage» des chiens de rue mais ils semblent faire la loi dans beaucoup d'endroits... Une fois arrivée à la lagune, un magnifique panorama sur la cordillère blanche s'offre à nous et nous sommes seuls pour en profiter.

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Pour redescendre nous prenons un autre chemin pour lequel un jeune berger nous averti de faire attention aux chiens mais les habitants ont pris le dessus et nous permettent de passer sans encombres, au moins jusqu'aux suivants. Au final tout se passe bien même si une certaine crainte est maintenant ancrée.

Comme nous avons 3 semaines d'attente avant de retourner à Lima pour récupérer le passeport d'Olivier et que nous nous sentons bien ici, nous passons plusieurs journées à nous reposer, échanger avec les autres voyageurs, lire... Mais de nombreuses balades nous attendent encore ! Pour la suivante, nous choisissons la lagune Ahuac à 4580m d'altitude. Cette fois c'est la neige qui nous accueille là haut, nous aurions préféré faire les lézards sur les roches qui l'entourent ! Le froid est saisissant et nous oblige à prendre le chemin du retour rapidement.

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Nous partons ensuite 3 jours avec 5 français (Mélissa enceinte de 5 mois, Maxime, Zoé, Victor et Eglantine) et une espagnole (Marta) pour la lagune Paron. Nous arrivons en début d'après midi dans cet incroyable environnement : lagune azure, pierrier mirador à sa droite et sommets enneigés en arrière plan ; un enchantement ! Nous passons l'après midi en haut du mirador à profiter des derniers rayons de soleil et à récolter du bois pour la flambée nocturne. Après une courte soirée au coin du feu, nous allons nous réfugier sous nos 5 couvertures car une grosse journée nous attend le lendemain.

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Après avoir longé la lagune et traversé le ruisseau à plusieurs reprises, nous commençons à gravir les 800 mètres de dénivelé sous un magnifique soleil, l'objectif est d'atteindre le pied du mont Artesonraju, à presque 5000 mètres d'altitude. Ce dernier aurait servi de modèle au logo Paramount (mais on y croit pas trop). Une fois en haut, la beauté du lieu nous remplit d'émotions, difficile d'exprimer ce que nous voyons et ressentons.

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Heureusement le soleil est toujours avec nous et personne n'a le mal d'altitude, nous pouvons donc pique niquer dans ce somptueux cadre. Nous repartons ensuite pour les 9 km en sens inverse et arrivons au refuge bien fatigués mais Maxime nous réconforte avec des crêpes au dulce de leche. Un délice !

Le lendemain nous descendons vers le village à travers une végétation luxuriante sur une piste cernée de falaises.

Pour notre dernière randonnée, nous choisissons de partir pour la Laguna 69 (la 69ème dans le recensement) avec Mélissa, Maxime et Marta, les autres ayant repris leur route vers le nord et le sud. Le voyage en bus est cahotique. Malgré l'heure matinale, le chauffeur est plus qu'en forme et roule à vive allure alors que Maxime lui demande de ralentir plus d'une fois et qu'un quart des passagers rend son petit déjeuner dans un sachet ... sans effet sur la conduite. On se rendra compte par la suite que c'est monnaie courante et qu'une réserve de sachets est à disposition. Nous nous remettons de nos émotions, puis trouvons le taxi qui accepte de nous emmener et de nous attendre. Nous avons choisi de faire cette randonnée par nous même pour pouvoir faire une boucle et ne pas être pris dans le flot des bus d'agences. Cette randonnée s'avère exigeante : un important dénivelé, un énorme pierrier et une dernière montée qui casse le peu de souffle qui nous reste pour flirter à nouveau avec les 5000 mètres.

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Mais l'effort est récompensé, nous pique niquons face à 8 glaciers puis arrivons à la lagune par le haut. La vue est extraordinaire !

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Séance photos, repos et ricochets réalisés, nous finissons notre boucle avec 1h30 de retard, à la tombée de la nuit. Heureusement notre chauffeur a tenu parole malgré les sollicitations d'autres marcheurs et nous a attendu. 

Durant ces quelques jours nous sommes également allés voir les ruines de Chavin. Notre guide n'était malheureusement pas des plus sérieux et le musée qui avait l'air très intéressant a du être visité en un temps limité, voilà pourquoi les sorties en groupe ne nous attirent pas ! La civilisation Chavin aurait existé entre 1500 et 300 avant JC, le site a été découvert en 1919 et a été enseveli par une coulée de boue en 1945. De nombreuses galeries souterraines équipées de sources de lumière et d'un système d'aération et ventilation sont présentes sur le site. Elles étaient certainement destinées à la méditation des prêtres, des offrandes y ayant été retrouvées. Sur chaque façade du temple étaient enclavées 28 têtes destinées à garder le temple, seule une y figure encore, les autres ayant été arrachées par la coulée de boue, elle sont présentés dans le musée.

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La petite anecdote de l'une des stèle du lieu est que Raimondi, explorateur italo-péruvien, mange à la table d'un paysan du coin en 1850. Cette table lui semble imposante et de belle qualité, il l'observe alors de plus près et s'aperçoit qu'il s'agit en fait d'une pièce de granit finement ciselée et gravée, et donc d'une stèle récupérée sur le site !

Notre programme à Huaraz s'achève après 10 jours entre repos, randos et rencontres. Un peu frustré de ne plus pouvoir prendre de belles photos, nous avons craqué et investi dans un nouvel appareil photos pendant notre séjour. 2 semaines ont passé depuis la demande de renouvellement du passeport, nous décidons donc de redescendre par étapes vers Lima.

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