La ronda de Sudamérica

- on va doucement mais on avance -

Pucon - Entre nature et fête

janv. 212018

Pucon est une destination partagée entre la nature qui l'entoure et les activités sportives qui y sont liées et la station balnéaire qui offre un lieu de fête où les jeunes chiliens viennent passer leurs vacances.

Pour les amoureux de la nature et de la randonnée, Pucon est le point de départ pour l'ascension du volcan Villarrica et sa descente connue pour se faire en luge.

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Nous choisissons de découvrir les parcs naturels à proximité. En premier, nous partons pour une journée de randonnée au Santuario El Cani, petite réserve privée et protégée. On nous accueille en nous expliquant ce qui nous attend et en nous remettant une carte proposant des points d'arrêt d'où observer la vue ou en apprendre un peu plus sur la faune et la flore. Cette randonnée est l'un de nos coups de coeur, pour l'attention apportée aux lieux et aux visiteurs mais surtout pour la vue panoramique majestueuse sur les volcans Lanin, Villarrica et Quetrupillan.

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Le lendemain nous partons pour le parc national de Huerquehue. Comme souvent dans les parcs gérés par la Conaf (organisme national) l'accueil est bien plus froid et le prix plus élevé. Ce parc se situe aux abords du lac Caburga et est très fréquenté notamment pour sa Laguna Verde qui offre la possibilité de se baigner. Il faut toutefois le mériter puisqu'il faut avant tout gravir les 700 mètres de dénivelé et nous sommes étonnés de voir des personnes s'aventurer sur le sentier en tongs, des enfants en bas âge dans les bras, sans eau et à 17 heures le soir. Une fois arrivés en haut, nous profitons du sentier qui nous permet de faire le tour des lacs : lago Chico, laguna Verde, lago Toro et laguna Los Patos.

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Le soir nous retrouvons Delphine et Grégory pour un pique nique improvisé sur la place principale de Pucon avec comme surprise un spectacle folklorique de musique et de danse. Certaines danses nous rappellent des influences polynésiennes. On apprend alors que l'île de Pâques, dont les premiers occupants, selon une théorie, viendraient de la Polynésie Française, a été annexée au Chili en 1888. 

Notre aventure au Chili s'achève à Pucon. Entre deux randos, on a eu le plaisir de boire quelques verres de Carménère, cépage bordelais ravagé par le phylloxera au XIXème siècle et exploité au Chili depuis les années 90... Enfin, bien que les chiliens et les argentins ne soient pas en bons termes (histoire de frontières notamment), leurs origines, coutumes et traditions restent assez proches. Ils sont, les uns comme les autres, très chaleureux, accueillants et souriants. 

Valdivia - Ville cernée par les rios

janv. 182018

Valdivia est une ville cernée par les rios Calle Calle, Cau Cau et Valdivia, ce qui lui donne un charme particulier et donne même l'impression qu'elle se divise en presqu'îles.

Cette fois ça y est ! Nous nous souvenons que nous sommes en été sur ce continent car même si Valdivia est aux portes de la Patagonie, nous retrouvons soleil et chaleur après plusieurs semaines dans la fraîcheur et le vent.

Nous parcourons la ville pendant un jour et demi à la découverte des abords des rios, des lieux d'intérêt comme la reproduction du pendule de Foucault ou les maisons en bois du même style que celles vues à Puerto Varas, des marchés aux poissons et artisanaux et finissons par la brasserie Kuntsmann où nous partageons la dégustation de leurs bières.

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Nous profitons également de notre petit appartement partagé à 4 en nous cuisinant de bons petits plats... on n'oubliera pas l'excellente moqueca et le parfaitement dosé pisco sour de nos 2 compagnons de voyage ! 

Nous partons ensuite pour la même destination - Pucon - mais séparément car Greg y rejoint un ami. 

Puerto Varas - À l'assaut du volcan

janv. 162018

Nous voilà de retour à Puerto Varas avec Delphine et Grégory. On les laisse découvrir tranquillement la ville pendant qu'on prend les informations pour approcher le volcan Osorno, programme du lendemain.

Une fois arrivés à Petrohué, nous nous enregistrons à l'entrée du parc Vincente Perez Rosales, formalité qui nous est demandée à l'entrée de chaque parc, et prenons les recommandations (une famille de pumas rode dans la parc). Nous choisssons d'emprunter el paseo de la desolacion qui nous permet d'accéder au plus près du volcan avec comme petite difficulté, au delà du dénivelé, qu'il s'agit d'un sentier de sable noir. L'effort est parfois quasiment doublé et l'ascension nous rappelle un peu la marche dans la neige. La vue sur le volcan et le lac Todo los Santos est somptueuse. Le ciel dégagé nous permet de voir également le volcan Cabulco (dernière éruption en 2015 d'où le sable volcanique sur le sentier), le volcan Puntiagudo et le mont Tronador.

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Une fois redescendus, nous ferons également el sendero del Solitario afin de longer les bords du lac et d'apercevoir les quelques Alerces du sentier noyés parmi les autres arbres du parc. Nous avons le plaisir d'être accompagnés par nos chères mouches géantes dans un calme forcé. La fin du sentier est l'occasion de prendre un bain de pieds puisqu'à certains endroits l'eau du lac nous arrive aux cuisses.

 Le lendemain, nous continuons notre route à 4 vers Valdivia.

Chiloé - Un archipel à part

janv. 122018

Chiloé, petit archipel chilien, est composé de plusieurs îles facilement accessibles qui regorgent de traditions encore bien ancrées dans le quotidien. Chiloé dispose aussi d'un climat propice à une agriculture plutôt foisonnante : des centaines de variétés de pommes de terre de toutes tailles et couleurs, des gousses d'ail aussi grosses qu'un poing, des poissons et fruits de mer frais et séchés, ...

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L'une des particularités de l'île est ses maisons colorées sur pilotis ou "palefitos". Lorsque ses habitants décidaient qu'il fallait se déplacer pour cultiver ailleurs dans la ville, l'ensemble du voisinage se réunissait pour littéralement déplacer la maison à l'endroit choisi. Cette pratique s'appelle la Minga. De manière plus générale, la Minga, ou Minka en quechua, est la maniere dont les aborigènes appelaient le travail agricole collectif et solidaire pour le bénéfice de toute la tribu. L'effort physique que demandait le travail imposé à tous était ainsi compensé par la mobilisation de tous, l'organisation efficace et surtout par la fête qui venait clôturer le travail. Sur Chiloé, le déplacement d'une maison se terminait par un grand repas, le plus souvent un Curanto, on y reviendra plus tard.

Beaucoup de légendes et mythes font l'histoire de l'île. A noter que les franciscains auraient essayé de christianiser l'île mais sans succès car la seule chose dont les Chilotes ont peur est le climat : l'enfer ne les effrayaient donc pas. Parmi cette mythologie, nous avons pu faire la connaissance du Trauco dans les chansons traditionnelles de Cueca, ou en tombant nez à nez avec sa représentation. Le Trauco est une petite créature, avec des jambes sans pieds. Il est semblable à un nain ou gobelin et vit dans les forêts profondes de Chiloé. Selon le mythe, la femme du Trauco est la méchante et laide Fiura. Le Trauco a un magnétisme puissant qui attire les jeunes et les femmes d'âge moyen. La femme qui est choisie par le Trauco ne peut résister à l'attrait magique, et donc se soustraire à avoir des relations avec lui. Il paraît qu'encore aujourd'hui, le Trauco est parfois invoqué pour expliquer les grossesses non désirées ou subites, surtout chez les femmes non mariées.

La Pincoya, quant à elle, est un personnage féminin. Elle a de longs cheveux blonds et tout le monde en tombe amoureux au premier regard. Lorsqu'elle danse sur le rivage, sa nudité est cachée à la vue des habitants de l'archipel par ses seuls cheveux. Selon qu'elle danse tournée vers la mer ou non, on peut y lire la prévision d'une bonne année pour la récolte de coquillages.

Il en existe encore beaucoup d'autres qui restent bien présents à l'esprit des Chilotes.

Autre grande richesse de l'île, ses églises construites au XVII et XVIII èmes siècles par les jésuites, Européens, en collaboration avec les Indigènes : elles sont le résultat de la fusion des 2 cultures et de leurs techniques.

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Chiloé dispose donc d'un charme qui ne nous a pas laissé indifférent !

Nous avons commencé par nous arrêter à Castro, capitale de la grande île de Chiloé, d'où nous avons visité les bourgades de Quinchao, Achao et Curaco de Velez sur une petite île à côté de Castro. Lors de cette journée, nous avons pu découvrir les magnifiques églises en bois, une part de la gastronomie et de la musique locales - la Cueca. 

Greg a déjà séjourné à Chiloé et a séjourné chez Flor, Sergio, Rosa et Sergio. Nous passons les saluer, l'émotion est grande car en 2 jours, ils ont pu partager énormément de choses. Nous décidons de nous loger là pour quelques nuits afin de pouvoir partager un Curanto - plat à base de pommes de terre et de porc fumé autrement dit la choucroute de Chiloé ! Enfin pas tout à fait...

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Le Curanto traditionnel se fait dans un trou de terre mais nous l'avons fait dans une énorme casserole. On y met des fruits de mer (palourdes, moules géantes, petites moules) puis des travers de porc fumé et saucisses et enfin des milcaos (galettes a base de purée et de pommes de terre crues râpées) et chapalele (galettes à base de purée de pommes de terre fourrées au porc) et enfin des pommes de terre. Le tout est recouvert de feuilles de nalca, la rhubarbe de l'île mais qui ne se mange pas. Pour être honnêtes, ce plat n'a pas été une révélation culinaire mais nous avons pris beaucoup de plaisir à le préparer tous ensemble. Nous avons même déjà pensé à sa version française sans viande.

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Après ce repas gargantuesque, nous sommes prêts pour une randonnée de 2 jours avec matériel de camping. Nous partons donc pour Cucao sur la côte ouest de l'île où nous entamons notre journée de marche pour atteindre la paradisiaque et isolée plage de Cole Cole . Nous y passons la nuit après un repas au feu de bois pour repartir le lendemain en sens inverse dans un paysage bien différent car sans nuages. Sur le retour nous sommes accompagnés par les insupportables mouches de Chiloé (sorte d'énorme taon) qui nous encerclent par dizaine et nous font frôler la folie.

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De retour à Castro, Flor nous accueille avec un atelier empanadas, on en rêvait et on se régale ! Encore une fois, nous avons été accueilli comme des membres de la famille et nous n'oublierons pas ces moments riches en émotions et échanges culturels.

Le lendemain nous partons pour Ancud, au nord de l'île, jolie petite ville elle aussi où nous profiterons de la fête des pêcheurs en dégustant un submarino (vin blanc avec une boule de glace) sur fond de cumbia ranchera (le groupe Zumbale Primo pour être exact, mieux vaut ne pas comprendre les paroles).

Ce sera notre dernier jour sur l'île. Le lendemain, nous repartons pour Puerto Varas avec comme objectif d'approcher le volcan Osorno.

Puerto Varas - Un air d'Allemagne

janv. 072018

Nous arrivons dans cette petite bourgade très charmante qui nous rappelle un peu les villages de montagne des Alpes : grands bâtiments aux pierres apparentes et charpentes robustes peuplent le centre ville. Mais c'est aussi un peu l'Allemagne. Le drapeau allemand flotte au dessus de la rue principale, sur les camions de pompiers on peut lire "Feuerwehr" et les bars proposent des bratwurst ! 

Les rives du lac Llanquihue (d'une superficie de 860km carrés) ont vu apparaître des villages fondés par des immigrés allemands qui ont participé aux premières vagues d'immigration pour peupler la Patagonie Chilienne au milieu du 19e siècle. Ils sont venus développer la zone alors complètement vide et exploiter le bois des Alerces qui s'est avéré être de très bonne qualité. Un certains nombre de maisons semblables à des chalets de la Forêt Noire témoignent de cette forte influence allemande.

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Les paysages magnifiques entre lacs et volcans ont permis l'essor touristique de la région depuis le début du 20e siècle. Tout cela nous l'avons appris en visitant le musée de la colonisation allemande à Frutillar, petit village situé à une vingtaine de km de Puerto Varas sur les rives du lac. Depuis Frutillar nous profitons de la vue dégagée sur les volcans Osorno et Calbuco, ce dernier est d'ailleurs considéré comme l'un des volcans les plus dangereux parmi les 90 encore actifs au Chili (dernière éruption en 2015).

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Nous rentrons ensuite à pieds à Puerto Varas en longeant l'ancienne voie de chemin de fer et le lac en découvrant, cachées entre les arbres, de magnifiques villas sur les bords et sur les hauteurs du lacs.

Notre week-end à Puerto Varas s'achève et nous partons retrouver Delphine et Grégory à Castro, sur l'île de Chiloé.

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