La ronda de Sudamérica

- on va doucement mais on avance -

Ibague - Halte hors des sentiers touristiques

juil. 232018

Après nous être installés dans la seule auberge de jeunesse de la ville nous partons y faire un petit tour puis passons la soirée dans le joli jardin de l'hostel à papoter.

Le lendemain nous embarquons à bord d'une vieille jeep direction le hameau de Juntas sur les hauteurs. De là nous partons pour une randonnée vers une cascade entre deux vertes montagnes dans une chaleur humide et sur des sentiers bien boueux. Encore une fois l'immensité du paysage nous envoûte et nous profitons pleinement de cette nature dont on ne se lasse pas.

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De retour au village, nous ne resistons pas à goûter des spécialités : galette de maïs et boule légèrement sucrée et fromagée. Nous assistons également à la pétanque locale, le tejo : un sorte de plan incliné recouvert de terre tassée est placé aux 2 extrémités d'une piste d'environ 10 mètres de long. Plusieurs triangles de poudre sont répartis sur ces plans inclinés. Chaque joueur lance un palet et doit toucher un triangle pour déclencher une explosion. Très impressionnant !

Nous repartons ensuite vers Ibagué où un concert nous attend dans le jardin de l'hostel à 21h, ... euh 22h, ... euh dans 15mn, ... bref à 23 heures. Sauf qu'à peine les musiciens nous ont ils salué que des trombes d'eau s'abattent sur nous tous, faisant plier la bâche-toit protégeant la scène. Pourtant, tous les spectateurs et les musiciens s'arment de patience et à juste titre, le concert démarre un peu avant 1h dans le hall d'entrée. L'ambiance est au rendez-vous, chants et danses sur des musiques traditionnelles et des reprises pendant plus d'une heure.

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Après ce court passage par Ibagué, nous partons pour entrer dans la zone caféière.

Tatacoa - Le désert Colombien

juil. 212018

Nous choisissons de passer à l'est de la cordillère centrale pour rejoindre le désert de Tatacoa. Nous ne verrons donc pas Cali qui, d'après de nombreux voyageurs, ne vaut pas forcément le détour si ce n'est pour une soirée salsa. Tant pis, il faut faire des choix et encore une fois la nature gagne sur la ville.

Nous arrivons en milieu de journée dans une chaleur difficilement supportable autrement que pendant une bonne sieste.

En fin de journée nous partons explorer le désert rouge. En fait il ne s'agirait pas d'un désert mais d'une forêt tropicale sèche. Il y pousse arbustes et cactus et c'est le garde manger de troupeaux de chèvres. Nous déambulons entre les formations de terres rouges et sommes impressionnés par la force de la nature (et du soleil !).

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Le coucher du soleil est un peu voilé par les nuages menaçants qui s'approchent. Dommage, nous annulons notre soirée à l'observatoire et ne voyons aucune étoile... mais la pluie a au moins pour avantage de rafraîchir l'air !

Réveil très matinal pour échapper au moins un peu à la chaleur. Nous partons pour le désert gris, sec et minéral, à 8 km de là. C'est assez étonnant car ce site n'est pas du tout balisé contrairement au désert rouge. Nous nous perdons un peu dans le lit asséché de la rivière et finissons par arriver à la «piscine naturelle» bétonnée et comprenons que très peu de gens s'aventurent plus loin que cette dernière.

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Le retour en fin de matinée est un peu plus dur et nous sommes contents d'avoir accès à la douche froide malgré qu'on ait rendu la chambre !

Tout un groupe de Colombiens arrive en début d'après midi pour le week-end, ils sont de tous âges et ont le courage de camper. Nous sommes surpris car ce n'est pas les vacances. Mais le 20 juillet est le jour anniversaire de l'indépendance. On apprend par ailleurs que la Colombie est l'un des pays ayant le plus de jours fériés et si certains de ces jours tombent en pleine semaine, ils sont déplacés au lundi suivant (le 15 août est déplacé au 20 août par exemple). Il faut toutefois relativiser car beaucoup travaillent tout de même, c'est à peine si on remarque ces jours fériés.

Nous continuons notre chemin l'après midi même vers Ibagué, ville absolument pas touristique mais qu'on nous a recommandé.

San Agustin - Le village des statues

juil. 202018

Honte à nous, nous ne regardons pas la finale de la coupe du monde et partons pour San Agustin en plein match. Nous avons quand même le temps de nous rendre compte que les Colombiens soutiennent plutôt la Croatie, qui il est vrai, mériterait de gagner pour la performance...

Nous voilà partis pour 5 heures de piste boueuse dans un minivan qui nous secoue même si sa vitesse ne dépasse pas les 30km/h ! Une fois arrivés, nous nous faisons surclasser : pour une fois nous avions réservé une auberge de jeunesse mais la réservation n'a pas fonctionné. Nous partons donc sur les hauteurs du village où nous pouvons profiter d'une vue à couper le souffle et d'un grand jardin, parfait !

San Agustin aurait été un village tenu par Pablo Escobar. Nous savons que prononcer son nom ou faire des tours organisés sur le thème sont très mal vu, les Colombiens tentent de tourner cette page sanguinaire. Nous sommes donc très étonnés qu'on nous en parle dès notre arrivée et encore plus qu'on nous propose un tour pas très officiel dans une fabrique non loin de là. Nous refusons évidemment de soutenir ce genre de tourisme.

Après une bonne nuit de sommeil, nous partons pour le parc archéologique qui fait sa renommée au village. Parc de 78 hectares et Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1995, ce site est entouré d'un mystère non résolu. Il est parsemé de 400 statues de pierre déplacées puis apparement restituées à leur emplacement d'origines dans ce parc. Elles sont d'une grande finesse et la plus ancienne daterait de l'an 200. L'hypothèse la plus répandue est que ces statues seraient des gardiens des morts car souvent situées sur des tombes. Après avoir longuement déambulé dans le parc en explorant minutieusement ces statues aux figures de chaman, animaux totem ou encore anthropomorphiques, ... nous poursuivons ensuite vers les «mesitas» aux alentours.

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La mesita A présente 4 ensembles de statues dont «el Baron», chaman portant un masque de jaguar.

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La mesita B compte 17 statues dont «el Partero», du haut de ses 4,20 mètres, qui domine cet espace : en bas de la statue, une femme à l'envers en train d'accoucher debout et dans la partie supérieure, la sage femme qui tient le nouveau né ; l'inversion des sens représente l'enfant sortant du néant pour revenir à la vie. On y trouve aussi «l'aguila y el serpiente» qui symbolise la dualité du monde et enfin la statue d'un chaman et son collier de crânes humains en plein rituel.

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La Mesita C présente notamment une statue duale : d'un côté les crocs dehors pour l'agressivité, de l'autre l'impassibilité.

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Enfin nous montons vers le dernier site qui nous offre une vue imprenable ainsi que le «doble yo» (double moi) : guerrier de pierre à deux têtes, le félin (puissance) et le singe (intelligence). C'est ici que nous pique niquons et ... posons : une famille de Colombiens veut se prendre en photo avec nous, pour le souvenir (de quoi ? On ne sait pas...). On accepte avant d'avoir compris que nous allions nous soumettre à une photo par membre de la famille !

Le jour suivant nous nous baladons vers la rivière de Magdalena et son détroit. Jolie promenade dans cette végétation luxuriante qui ne nous lasse toujours pas : jardins colorés, plantations de café, vergers, jungle, ...

Nous souhaitions repartir le lendemain mais aucun bus ne quitte la ville car un blocage est prévu à quelques kilomètres : les taxistes et camionneurs réclament apparemment la construction d'un pont. On se sent plutôt bien donc ce n'est pas vraiment trop grave. On part donc pour une dernière journée de balade vers les sites de «La Shakira» et «El Purutal y La Pelota». La Shakira est un incroyable mirador qui nous offre une vue sur toute la vallée et une pierre taillée, peu mise en valeur pour le coup.

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Nous continuons ensuite vers les sites suivants, surveillés depuis des actes de vandalisme. Nous n'avons pas pris de guide mais le gardien est passionné et nous indique ce qu'il ne faut pas manquer. Il nous fait également part de son désarroi face au désintérêt de l'état pour ces sites et nous révèle que beaucoup d'autres statues et sites mériteraient qu'on s'y intéresse.

Le premier stop nous mène à 3 statues, un chaman au visage de félin accompagné à ses côtés d'un aigle et d'un serpent. 

Plus loin nous arrivons à 2 statues représentant la fertilité. La 1ère est un homme tenant un petit garçon sous un bras et un gourdin dans son autre main. La seconde est une femme tenant une petite fille qu'elle éventre de ses deux mains, elle porte une couronne de 9 objets représentant les 9 mois de grossesse. Dans les deux cas, il s'agit donc d'une représentation de sacrifice humain pour la fertilité. La grande particularité de ces deux statues est qu'elles sont en couleurs et très bien conservées.

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Sur le retour nous nous arrêtons manger du patacon (banane plantin écrasée et frite), en hamburger pour Olivier (le patacon remplace le pain) et en plat pour Alex. Dernière après midi repos dans notre petit coin de paradis.

Popayan - Bienvenue en Colombie

juil. 162018

Nous quittons Otavalo pour rejoindre la frontière avec la Colombie à Tulcan. Il s'agit de notre 8ème frontière mais elle est définitivement la plus désorganisée que nous ayons traversé : la file pour l'entrée et la sortie du territoire se fait au même endroit et selon l'humeur du vigile, les gros sacs ne sont pas autorisés à l'intérieur du bureau ce qui oblige quelqu'un à rester dehors pour les surveiller. Au delà de ça, et nous le savions mais le vivre est autre chose, une deuxième file est réservée aux Vénézuéliens qui attendent patiemment que leur groupe avance depuis de longues heures (voire jours) pour sortir de Colombie. Beaucoup se rendent au Pérou, pays plus accueillant, et transportent leur vie dans un petit sac à dos, le sourire et la joie de vivre au visage. C'est déroutant. Après 2h30, nous traversons la rue pour passer l'entrée en Colombie. Même désorganisation, une file de Vénézuéliens encore plus importante, des billets qui arrivent jusqu'aux policiers pour passer plus vite, des familles entières et des cris de joie lorsque le tampon de sortie de Colombie est apposé.

Après 3h30 d'attente et un bus de nuit, nous arrivons à notre première destination colombienne : Popayan, située dans la cordillère centrale.

Cette ville, surnommée ville blanche, dispose d'un centre historique riche en palais, hôtels particuliers, églises et balcons sculptés. Elle serait l'une des villes les mieux conservées du continent et a formé de nombreux intellectuels et poètes car elle dispose d'une université prestigieuse depuis 1927 : 17 présidents de la Colombie y sont nés.

Elle a été bâtie par les colons espagnols pour en faire une étape stratégique entre Quito et Carthagène des Indes. Elle est située sur une zone hautement sismique : le dernier séisme de 1983 a duré 18 secondes et fait 300 morts. Les habitants ont entrepris la restauration eux même de manière remarquable.

Nous ne restons pas plus qu'une nuit dans cette ville paisible, le temps d'en faire le tour et d'apprécier la vue de son mirador.

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Les environs verdoyants auraient mérité qu'on s'y attarde mais nous voulons avancer dans ce grand pays.

Otavalo - La ville des marchés

juil. 142018

Après quelques petites heures de bus nous arrivons à Otavalo, petite ville connue pour son énorme marché d'artisanat accessible tous les jours sur la place centrale mais largement plus étendu le samedi et jeudi matin. A l'extérieur de la ville a également lieu une fois par semaine un marché aux animaux vivants. Les habitants des campagnes avoisinantes viennent y vendre leur bétail prêt à l'abattage et que le client choisira vivant.

Otavalo est vraiment une ville agréable, les touristes sont noyés dans la vie quotidienne, les nombreuses boutiques de tenues traditionnelles sont d'ailleurs plutôt destinées aux locaux. Nous avons l'occasion de goûter la glace «maison» répandue en Équateur : dans ce cas c'est la machine à glace ou sorbetière qui est manuelle. Une énorme cuve est posée sur des glaçons, le parfum choisi est versé dans ce contenant puis le courageux glacier mélange d'un geste dynamique, rapide et continu jusqu'à obtenir la consistance souhaitée. Étonnant !

Au delà du marché artisanal que nous ne faisons ni le jeudi ni le samedi lorsqu'il envahit les rues, nous choisissons 2 balades dans les alentours. Le coin semble regorger de petites perles naturelles mais nous devons choisir car s'y rendre demande de prendre un transport privé qui coûte parfois jusqu'à 25 dollars pour quelques kilomètres...

Nous choisissons de faire le tour du volcan Cuicocha, lagune sur laquelle sont posées deux îles vertes. Au fil du tour, la lumière ainsi que le point de vue changent offrant une nouvelle forme aux îles selon notre position.

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Nous nous rendons ensuite à Cotacachi, petit village réputé pour son travail du cuir. Malgré les tentations, nous ne craquons pas !

Pour la dernière journée, nous partons à pieds d'Otavalo en longeant le chemin de fer pour nous rendre à la cascade de Peguche.

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Puis nous continuons notre route vers les hauteurs en traversant de jolis petits villages. Nous pique niquons au pied de l'arbre sacré où se déroulent également des cérémonies annuellement. Cet endroit nous permet de profiter du point de vue sur la ville avant d'y redescendre.

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Cette étape était la dernière en Équateur. Comme pour beaucoup de voyageurs croisés, ce pays qu'il «faut» traverser pour rejoindre la Colombie depuis le Pérou, a été une très belle découverte. Sa diversité et sa petite taille permettent de profiter de sa côte atlantique, de la montagne et de la jungle. Malheureusement nous commençons à courir après le temps, nous n'avons donc fait que quelques étapes dans ce beau pays qui mérite d'être découvert.

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